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IGNACE D'ANTIOCHE

  • refaelbastard
  • 1 nov.
  • 9 min de lecture


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Saint Ignace d'Antioche : Les enseignements d'un évêque martyr


Saint Ignace d'Antioche, évêque et martyr de l'Église primitive, nous a légué des lettres d'une profondeur théologique remarquable. Rédigées alors qu'il était conduit au martyre, ces épîtres témoignent de sa foi inébranlable et de son enseignement sur l'organisation ecclésiale et la christologie naissante.


L'autorité épiscopale et l'unité de l'Église


La soumission à l'évêque


Lettre aux Éphésiens, II, 2 - Il convient donc de glorifier en toutes manières Jésus Christ, qui vous a glorifiés, afin que rassemblés dans une même soumission, soumis à l'évêque et au presbyterium, vous soyez sanctifiés en toutes choses.


Lettre aux Éphésiens, IV, 1 - Votre presbyterium justement réputé, digne de Dieu, est accordé à l'évêque comme les cordes à la cithare; ainsi, dans l'accord de vos sentiments et l'harmonie de votre charité, vous chantez Jésus Christ.


Lettre aux Éphésiens, V, 2-3 - Que personne ne s'égare; si quelqu'un n'est pas à l'intérieur du sanctuaire, il se prive "du pain de Dieu". Car si la prière de deux personnes ensemble a une telle force, combien plus celle de l'évêque et de toute l'Église. Celui qui ne vient pas à la réunion commune, celui-là déjà fait l'orgueilleux et il s'est jugé lui-même, car il est écrit : "Dieu résiste aux orgueilleux".


Lettre aux Éphésiens, VI, 1 - Plus on voit l'évêque garder le silence, plus il faut le révérer ; car celui que le maître de maison envoie pour administrer sa maison, il faut que nous le recevions comme celui-là même qui l'a envoyé. Donc il est clair que nous devons regarder l'évêque comme le Seigneur lui-même.


L'harmonie ecclésiale


Lettre aux Magnésiens, VI, 1 - Puisque dans les personnes que j'ai nommées plus haut, j'ai dans la foi vu et aimé toute votre communauté, je vous en conjure, ayez à cœur de faire toutes choses dans une divine concorde, sous la présidence de l'évêque qui tient la place de Dieu, des presbytres qui tiennent la place du sénat des apôtres, et des diacres qui me sont si chers, à qui a été confié le service de Jésus Christ, qui avant les siècles était près de Dieu, et s'est manifesté à la fin.


Lettre aux Magnésiens, VII, 1 - De même donc que le Seigneur n'a rien fait, ni par lui-même, ni par ses apôtres, sans son Père, avec qui il est un, ainsi vous non plus ne faites rien sans l'évêque et les presbytres ; et n'essayez pas de faire passer pour raisonnable ce que vous faites à part vous, mais faites tout en commun : une seule prière, une seule supplication, un seul esprit, une seule espérance dans la charité, dans la joie irréprochable ; cela, c'est Jésus Christ, à qui rien n'est préférable.


Lettre aux Tralliens, II, 1-2 - Quand vous vous soumettez à l'évêque comme à Jésus Christ, je ne vous vois pas vivre selon les hommes, mais selon Jésus Christ qui est mort pour vous, afin que, croyant à sa mort, vous échappiez à la mort. Il est donc nécessaire, comme vous le faites, de ne rien faire sans l'évêque, mais de vous soumettre aussi au presbyterium, comme aux apôtres de Jésus Christ notre espérance.


Lettre aux Tralliens, III, 1 - Que tous révèrent les diacres comme Jésus Christ, comme aussi l'évêque, qui est l'image du Père, et les presbytres comme le sénat de Dieu et comme l'assemblée des Apôtres : sans eux on ne peut parler d'Églises.


L'unité contre les divisions


Lettre aux Philadelphiens, III, 2-3 - Ce n'est pas que j'aie trouvé chez vous des divisions, mais une purification. Car tous ceux qui sont à Dieu et à Jésus Christ, ceux-là sont avec l'évêque ; et tous ceux qui se repentiront et viendront à l'unité de l'Église, ceux-là aussi seront à Dieu, pour qu'ils soient vivants selon Jésus Christ. "Ne vous y trompez pas, mes frères : si quelqu'un suit un fauteur de schisme, il n'aura pas l'héritage du royaume de Dieu".


Lettre aux Philadelphiens, VII, 2 - C'est l'Esprit qui me l'annonçait en disant : "Ne faites rien sans l'évêque, gardez votre chair comme le temple de Dieu, aimez l'union, fuyez les divisions, soyez les imitateurs de Jésus Christ, comme lui aussi l'est de son Père".


Lettre aux Philadelphiens, VIII, 1 - Là où il y a division et colère, Dieu n'habite pas. Mais à tous ceux qui se repentent, le Seigneur pardonne, si ce repentir les amène à l'unité avec Dieu, et au sénat de l'évêque.


La présence de l'évêque et l'Église catholique


Lettre aux Smyrniotes, VIII, 1-2 - Suivez tous l'évêque, comme Jésus-Christ suit son Père, et le presbyterium comme les Apôtres ; quant aux diacres, respectez-les comme la loi de Dieu. Que personne ne fasse, en dehors de l'évêque, rien de ce qui regarde l'Église. Que cette eucharistie seule soit regardée comme légitime, qui se fait sous la présidence de l'évêque ou de celui qu'il en aura chargé. Là où paraît l'évêque, que là soit la communauté, de même que là où est le Christ Jésus, là est l'Église catholique. Il n'est pas permis en dehors de l'évêque ni de baptiser, ni de faire l'agape, mais tout ce qu'il approuve, cela est agréable à Dieu aussi.


La divinité du Christ et la Sainte Trinité


Le Christ, Dieu incarné


Lettre aux Éphésiens, I, 1 - Ranimés dans le sang de Dieu, vous avez achevé en perfection l'œuvre qui convient à votre nature.


Lettre aux Éphésiens, VII, 2 - Il n'y a qu'un seul médecin, charnel et spirituel, engendré et inengendré, venu en chair, Dieu, en la mort vie véritable, né de Marie et né de Dieu, d'abord passible et maintenant impassible, Jésus Christ notre Seigneur.


Lettre aux Éphésiens, XVIII, 2 - Notre Dieu, Jésus Christ, a été porté dans le sein de Marie, selon l'économie divine, né "de la race de David" et de l'Esprit saint. Il est né, et a été baptisé pour purifier l'eau par sa passion.


Lettre aux Éphésiens, XIX, 3 - L'ancien royaume ruiné, quand Dieu apparut en forme d'homme, "pour une nouveauté de vie éternelle" ; ce qui avait été décidé par Dieu commençait à se réaliser. Aussi tout était troublé, car la destruction de la mort se préparait.


L'unité du Père et du Fils


Lettre aux Magnésiens, VII, 2 - Tous accourez pour vous réunir comme en un seul temple de Dieu, comme autour d'un seul autel, en l'unique Jésus Christ, qui est sorti du Père un, et qui était en lui l'unique, et qui est allé vers lui.


Lettre aux Magnésiens, VIII, 2 - Il n'y a qu'un seul Dieu, manifesté par Jésus Christ son Fils qui est son Verbe sorti du silence, qui en toutes choses s'est rendu agréable à celui qui l'avait envoyé.


Lettre aux Magnésiens, XIII, 1-2 - Ayez donc soin de vous affermir dans les enseignements du Seigneur et des apôtres, afin qu'"en tout ce que vous ferez vous réussissiez" de chair et d'esprit, dans la foi et la charité, dans le Fils et le Père et l'Esprit, dans le principe et dans la fin. "Soyez soumis" à l'évêque et "les uns aux autres", comme le Christ selon la chair fut soumis au Père, et les apôtres au Christ et au Père et à l'Esprit, afin que l'union soit à la fois charnelle et spirituelle.


Jésus-Christ, notre Dieu


Lettre aux Romains, III, 3 - Notre Dieu, Jésus Christ, étant en son Père, se fait voir davantage. Car ce n'est pas une œuvre de persuasion que le christianisme, mais une œuvre de puissance, quand il est haï par le monde.


Lettre à Polycarpe, VIII, 3 - Je souhaite que vous vous portiez toujours bien en notre Dieu Jésus Christ ; puissiez-vous en lui demeurer toujours dans l'unité et sous la surveillance de Dieu.


La Passion, la Crucifixion et le Salut


La réalité historique de la Passion


Lettre aux Smyrniotes, I, 1-2 - Je rends grâces à Jésus-Christ Dieu, qui vous a rendus si sages. Je me suis aperçu, en effet, que vous êtes achevés dans une foi inébranlable, comme si vous étiez cloués de chair et d'esprit à la croix de Jésus-Christ, et solidement établis dans la charité par le sang du Christ, fermement convaincus au sujet de notre Seigneur qui est véritablement de la race "de David selon la chair", Fils de Dieu selon la volonté et la puissance de Dieu, véritablement né d'une vierge, baptisé par Jean "pour que", par lui, "fût accomplie toute justice". Il a été véritablement cloué pour nous dans sa chair sous Ponce Pilate et Hérode le tétrarque, -- c'est grâce au fruit de sa croix, et à sa passion divinement bienheureuse que nous, nous existons, -- pour "lever son étendard" dans les siècles par sa résurrection, et pour rassembler ses saints et ses fidèles, venus soit des Juifs soit des gentils, dans l'unique corps de son Église.


Contre le docétisme


Lettre aux Smyrniotes, III-IV, 2 - Tout cela, il l'a souffert pour nous, pour que nous soyons sauvés. Et il a véritablement souffert, comme aussi il s'est véritablement ressuscité, non pas, comme disent certains incrédules, qu'il n'ait souffert qu'en apparence : eux-mêmes n'existent qu'en apparence, et il leur arrivera un sort conforme à leurs opinions, d'être sans corps et semblables aux démons. Car si c'est en apparence que cela a été accompli par notre Seigneur, moi aussi, c'est en apparence que je suis enchaîné. Pourquoi donc, moi aussi, me suis-je livré à la mort, pour le feu, pour le glaive, pour les bêtes ? Mais près du glaive, près de Dieu : avec les bêtes, avec Dieu ; seulement que ce soit au nom de Jésus-Christ.


Lettre aux Smyrniotes, V, 2 - Que me sert que quelqu'un me loue, s'il blasphème mon Seigneur, en ne confessant pas qu'il a pris chair ? Celui qui ne dit pas cela le renie absolument, étant lui-même un croque-mort.


La croix, source de salut


Lettre aux Éphésiens, XVIII, 1 - Mon esprit est la victime de la croix, qui est scandale pour les incroyants, mais pour nous salut et vie éternelle : "Où est le sage ? où le disputeur ?" où la vanité de ceux qu'on appelle savants ?


Lettre aux Tralliens, IX, 1-2 - Soyez donc sourds quand on vous parle d'autre chose que de Jésus Christ, de la race de David, fils de Marie, qui est véritablement né, qui a mangé et qui a bu, qui a été véritablement persécuté sous Ponce Pilate, qui a été véritablement crucifié, et est mort, aux regards du ciel, de la terre et des enfers, qui est aussi véritablement ressuscité d'entre les morts. C'est son Père qui l'a ressuscité, et c'est lui aussi, le Père, qui à sa ressemblance nous ressuscitera en Jésus Christ, nous qui croyons en lui, en dehors de qui nous n'avons pas la vie véritable.


Lettre aux Tralliens, XI, 2 - S'ils l'étaient, ils apparaîtraient comme des rameaux de la croix, et leur fruit serait incorruptible. Par sa croix, le Christ en sa passion vous appelle, vous qui êtes ses membres ; c'est Dieu qui nous promet cette union, qu'il est lui-même.


Lettre aux Philadelphiens, VIII, 2 - Pour moi, mes archives, c'est Jésus Christ ; mes archives inviolables, c'est sa croix, et sa mort, et sa résurrection et la foi qui vient de lui ; c'est en cela que je désire, par vos prières, être justifié.


Le mystère du salut


Lettre aux Magnésiens, IX, 1 - Si donc ceux qui vivaient dans l'ancien ordre de choses sont venus à la nouvelle espérance, n'observant plus le sabbat, mais le jour du Seigneur, jour où notre vie s'est levée par lui et par sa mort, – quelques-uns le nient; mais c'est par ce mystère que nous avons reçu la foi, et c'est pour cela que nous tenons ferme, afin d'être trouvés de véritables disciples de Jésus Christ, notre seul maître.


Les sacrements de l'Église


L'Eucharistie, chair du Christ


Lettre aux Éphésiens, XX, 2 - Rompant un même pain qui est remède d'immortalité, antidote pour ne pas mourir, mais pour vivre en Jésus Christ pour toujours.


Lettre aux Philadelphiens, IV - Ayez donc soin de ne participer qu'à une seule eucharistie ; car il n'y a qu'une seule chair de notre Seigneur Jésus Christ, et un seul calice pour nous unir en son sang, un seul autel, comme un seul évêque avec le presbyterium et les diacres, mes compagnons de service : ainsi, tout ce que vous ferez, vous le ferez selon Dieu.


Lettre aux Smyrniotes, VII, 1 - Ils s'abstiennent de l'eucharistie et de la prière, parce qu'ils ne confessent pas que l'eucharistie est la chair de notre Sauveur Jésus-Christ, chair qui a souffert pour nos péchés, et que dans sa bonté le Père a ressuscitée. Ainsi ceux qui refusent le don de Dieu meurent dans leurs disputes.


Le baptême


Lettre aux Smyrniotes, VIII, 2 - Il n'est pas permis en dehors de l'évêque ni de baptiser, ni de faire l'agape, mais tout ce qu'il approuve, cela est agréable à Dieu aussi.


Conclusion


Les lettres de saint Ignace d'Antioche révèlent un évêque profondément attaché à l'unité de l'Église autour de l'évêque, gardien de la foi apostolique. Sa christologie affirme sans équivoque la divinité du Christ et la réalité historique de son incarnation, de sa passion et de sa résurrection. Face aux premières hérésies, notamment le docétisme, Ignace défend avec vigueur la vérité du mystère du salut accompli par le Christ véritablement fait homme. Son témoignage demeure un pilier de la tradition chrétienne primitive.

 
 
 

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