L'EGLISE VOULUE PAR JESUS-CHRIST
- refaelbastard
- 31 oct.
- 4 min de lecture
(partie 2 suite)
III. Jésus n'a Jamais Commandé d'Écrire : Les Conséquences
A. Faits bibliques indiscutables
Fait 3 : Jésus n'a jamais dit : "Écrivez mes paroles" ou "Composez un Nouveau Testament"
Ce que Jésus a dit :
Matthieu 28,19"Allez, faites de toutes les nations des disciples".Faire des disciples (relationnel)
Matthieu 28,19"Enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit". Enseignement oral
Marc 16,15"Prêchez l'Évangile à toute créature".Prédication orale
Luc 10,16"Qui vous écoute m'écoute".Écoute (autorité orale)
Jean 20,21"Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie".Mission personnelle (pas écrire)
Jean 21,15-17"Pais mes brebis" (3x à Pierre).Pastorat (soin des âmes)Aucune commande d'écrire.
Fait 4 : Jésus a établi des personnes avec autorité, pas un livre
Ce que Jésus a fait :
Choisi 12 apôtres avec autorité particulière (Mt 10,1-4)
Donné les clés à Pierre spécifiquement (Mt 16,19)
Envoyé les 72 disciples avec autorité déléguée (Lc 10,1.16)
Promis l'Esprit Saint pour guider les apôtres "dans toute la vérité" (Jn 16,13)
Conféré le pouvoir de lier et délier (Mt 18,18)
Établi l'Église comme instance d'arbitrage finale (Mt 18,17)
Aucune mention d'un livre comme autorité finale.
Fait 5 : Les apôtres ont écrit secondairement, non principalement
Pourquoi les apôtres ont-ils écrit ?
Raisons contextuelles :
Paul : Correspondance avec Églises qu'il ne pouvait visiter immédiatement
Jean : Combat les hérésies naissantes (gnosticisme) à la fin de sa vie
Pierre : Fortifier les Églises face aux persécutions
Luc : Raconter de façon ordonnée pour Théophile (Lc 1,1-4)
Aucun apôtre n'a dit : "J'écris pour que vous ayez l'unique autorité finale de la foi."
Au contraire :
2 Jean 12 : "J'aurais beaucoup de choses à vous écrire, mais je n'ai pas voulu le faire avec le papier et l'encre ; j'espère aller chez vous et vous parler de bouche à bouche"
3 Jean 13-14 : "J'aurais beaucoup de choses à écrire, mais je ne veux pas le faire avec l'encre et la plume. J'espère te voir bientôt, et nous parlerons de bouche à bouche"
Jean préfère la communication orale à l'écrite — l'inverse de ce que la sola Scriptura présuppose.
B. Conséquences dévastatrices pour la sola Scriptura
Syllogisme 3 : L'intention du Christ
Prémisse 1 : Si le Christ voulait que la Bible seule fasse autorité finale,
Il l'aurait explicitement commandé, établi, et structuré.
Prémisse 2 : Or, le Christ n'a jamais commandé d'écrire,
n'a jamais établi de "livre sacré" du Nouveau Testament,
mais a établi une Église enseignante avec autorité déléguée.
Conclusion : Donc, l'intention du Christ n'était PAS la sola Scriptura,
mais une Église enseignante avec autorité vivante.Développement de la Prémisse 1 :
Si Jésus voulait la sola Scriptura, Il aurait logiquement :
Commandé explicitement d'écrire (comme Dieu l'a fait à Moïse : Ex 34,27 ; à Jérémie : Jr 36,2)
Écrit Lui-même (comme Moïse a écrit la Loi)
Établi une liste des futurs livres inspirés
Dit : "Après mon départ, ne faites confiance qu'aux Écritures"
Prévenu contre toute autorité ecclésiale humaine
Or, Jésus n'a fait AUCUNE de ces choses.
Développement de la Prémisse 2 :
Ce que Jésus a établi, c'est une AUTORITÉ PERSONNELLE :
1. Autorité apostolique déléguée
Luc 10,16 :
"Qui vous écoute m'écoute, qui vous rejette me rejette, et qui me rejette rejette celui qui m'a envoyé."
Implications :
L'autorité des apôtres = autorité du Christ Lui-même
Rejeter leur enseignement (oral ou écrit) = rejeter le Christ
Aucune limitation à l'enseignement écrit seul
2. Promesse de l'Esprit Saint pour guider l'Église
Jean 16,12-13 :
"J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant. Quand le consolateur sera venu, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir."
Remarques :
Jésus n'a pas tout enseigné pendant Son ministère terrestre
L'Esprit complétera l'enseignement (développement organique)
Cette promesse est faite aux apôtres et à leurs successeurs (l'Église), pas à la Bible
3. L'Église comme instance finale d'arbitrage
Matthieu 18,15-17 :
"Si ton frère a péché, va et reprends-le... S'il refuse de les écouter, dis-le à l'Église ; et s'il refuse aussi d'écouter l'Église, qu'il soit pour toi comme un païen et un publicain."
Implications :
L'Église (pas "l'Écriture") est l'autorité finale pour trancher les disputes
Refuser l'Église = exclusion de la communauté
Présuppose une Église visible et identifiable avec autorité magistérielle
Objection protestante : "Mais 2 Timothée 3,16-17 dit que l'Écriture rend l'homme de Dieu 'accompli et propre à toute bonne œuvre'"
Réponse :
Texte complet de 2 Timothée 3,16-17 :
"Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour instruire dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit accompli et propre à toute bonne œuvre."
Ce que le texte dit vraiment :
"Toute Écriture" = l'Ancien Testament (le NT n'était pas encore complet ni canonisé)
"Utile" (ophelimos) = profitable, bénéfique — pas "suffisant" ou "seul"
"Pour enseigner, convaincre, corriger" = fonctions de l'Écriture, mais pas exclusivement
Ce que le texte NE dit PAS :
❌ "L'Écriture seule est inspirée" (la Tradition orale est aussi inspirée : 2 Th 2,15)
❌ "L'Écriture est suffisante sans l'Église" (1 Tm 3,15 appelle l'Église "colonne et soutien de la vérité")
❌ "L'Écriture s'interprète d'elle-même" (Ac 8,30-31 : l'eunuque a besoin de Philippe pour comprendre Isaïe)
Analogie :
Dire "L'Écriture est utile pour enseigner" ≠ "L'Écriture seule est suffisante"
De même : "La nourriture est utile pour vivre" ≠ "La nourriture seule suffit (sans eau, air, etc.)"
Conséquence pour le protestant :
Vous placez votre autorité ultime (la Bible seule) là où le Christ ne l'a pas placée.
Le Christ a placé l'autorité dans :
Les apôtres (personnes vivantes avec autorité déléguée)
L'Église (instance d'arbitrage visible)
La Tradition (orale ET écrite)
La sola Scriptura est une innovation du XVIe siècle, non l'intention du Christ.
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